Programme

Près de la moitié de la population mondiale est concernée par des élections en 2024. Une trentaine de pays vont désigner leur président, tandis que des élections parlementaires sont prévues dans une vingtaine d’entre eux. Ces scrutins vont se dérouler dans un contexte international troublé, avec le conflit russo-ukrainien, la guerre entre Israël et le Hamas, et plus largement un possible embrasement au Proche-Orient. Et tous les regards se porteront vers les Etats-Unis à l’automne… Les cartes du pouvoir risquent fort d’être profondément rebattues.

“Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne”. Ce verbatim issu du discours du Bourget de François Hollande n’a jamais été autant d’actualité. L’histoire récente montre qu’à chaque fois que les partis extrêmes ont voulu renverser la table, en indiquant par exemple vouloir tourner le dos aux institutions et/ou aux créanciers, ils ont été rappelés à un principe de réalité, dicté par les marchés financiers. Les spreads font-ils véritablement la loi ?

Si la protection de la planète n’est plus la spécificité des écologistes, si la transition écologique est davantage une transition économique, le débat sur le « comment faire » divise. Les solutions technologiques suffiront-elles à diminuer suffisamment nos émissions de CO2 et augmenter l’impact ? Qu’en est-il de nos changements de comportements ? N’est-ce qu’une question de passage à l’acte ?

Comment les décisions des entreprises, les politiques gouvernementales, les conditions économiques et même les pressions sociales peuvent-elles influencer les choix et les possibilités des consommateurs ? Entre le producteur et le consommateur, qui a le pouvoir et quel rôle joue la publicité dans un monde ou les mouvements de consommation responsable et éthique conduisent les entreprises à adopter des pratiques durables et socialement responsables ? Le consommateur peut-il exercer son pouvoir en faisant des choix éclairés, en soutenant les entreprises et les produits qui correspondent à ses valeurs et en participant activement aux mouvements sociaux et économiques qui cherchent à promouvoir le changement positif ?

La parité a-t-elle la capacité de transformer fondamentalement les dynamiques de pouvoir et de promouvoir l’égalité des chances pour tous, indépendamment du genre ? En garantissant une représentation équitable des hommes et des femmes dans tous les domaines de la société, la parité permet-elle de diversifier les perspectives, d’enrichir les débats et de favoriser des décisions plus éclairées et inclusives ? Est-elle un levier pour remettre en question les normes et les stéréotypes de genre, ouvrant la voie à des sociétés plus justes, équitables et progressistes ? Faut-il aller plus loin, et comment ?

“Les océans sont au cœur de notre destin et de celui de l’humanité” : Emmanuel Macron annonçait ainsi en juin 2023 la prochaine conférence des Nations unies pour les océans à Nice en 2025. L’économie bleue, parce qu’elle représente un potentiel de croissance encore inexploité, suscite des convoitises mais aussi des controverses. Comment exploiter de manière durable la puissance des océans pour répondre aux besoins énergétiques, alimentaires, tout en préservant l’équilibre écologique des écosystèmes marins ?

Les avancées scientifiques et technologiques ont profondément modifié notre compréhension du monde et ont eu un impact significatif sur tous les aspects de la société. Cependant, ces avancées ne sont pas sans défis. Elles soulèvent des questions éthiques, sociales et environnementales majeures. La science et la technologie ont–elles toujours le pouvoir de transformer le monde de manière positive ? Comment utiliser ces avancées pour garantir un avenir durable et équitable pour tous ?

Nous faisons face à une avalanche de fausses informations, décuplées par la puissance de production de l’IA, par la puissance de diffusion des réseaux sociaux. A défaut de freiner la propagation du faux, comment distinguer le vrai, faire triompher la vérité ? Comment se protéger et protéger la démocratie ?

Fragilisés dans une société de plus en plus fragmentée, les contre-pouvoirs sont à la peine dans la plupart des sociétés libérales. Est-ce le signe d’un affaiblissement de la démocratie ? Les corps intermédiaires, souvent accusés de freiner l’action, d’être un pouvoir d’empêchement, peuvent-ils encore jouer leur rôle de contrepoids ?

Dans les sociétés de la connaissance, le savoir est devenu non seulement un élément de productivité économique mais aussi un élément de légitimation des décisions politiques. Pour autant, le savoir tel qu’il était transmis auparavant s’accompagne de plus en plus d’un savoir partagé, transmis via les réseaux sociaux, qui confère à ses promoteurs un nouveau pouvoir. L’expertise est désormais concurrencée, délinéarisée. Est-elle un nouveau contre-pouvoir ? Comment le contrôle et l’accès au savoir façonnent-ils les relations de pouvoir ?