(Re)vivre les temps forts de #LaREF24 Talk de La REF La REF TV Radio La REF Actualités Que faire de la puissance des mers ?24 août 2024#LaREF24Que faire de la puissance des mers ? La planète bleue porte bien son nom ! Les océans abritent plus de 71 % de la surface du globe, plus de 90 % des espèces vivantes et représentent 97 % des ressources en eau. Ils nous nourrissent, nous soignent, purifient l’air que nous respirons et régulent le climat. En d’autres termes, ils sont les garants de notre survie. Mais cet écosystème fragile est aujourd’hui menacé par l’action de l’homme : pêche industrielle, utilisation des mers comme décharges et pollutions de toutes sortes, exploitation pétrolière offshore, réchauffement climatique du fait des émissions de gaz à effet de serre…, on ne compte plus les excès qui sont en train de tuer l’océan. « Les océans sont au cœur de notre destin et de celui de l’humanité », déclarait Emmanuel Macron lors de la journée mondiale de l’Océan en juin 2023. La prochaine conférence des Nations unies pour les océans se tiendra à Nice en juin 2025. L’économie bleue, parce qu’elle représente un potentiel de croissance encore inexploité, suscite des convoitises, mais aussi des controverses. Comment exploiter de manière durable la puissance des océans pour répondre aux besoins de l’humanité tout en préservant l’équilibre écologique des écosystèmes marins ? L’océan, poumon de la planète Grâce au phytoplancton qui produit environ 50 % de l’oxygène que nous respirons, les océans jouent un rôle écologique majeur. Ils constituent aussi l’un des plus grands puits de carbone de la planète, piégeant de grandes quantités de CO2 atmosphérique et contribuant à atténuer les effets du changement climatique. Malheureusement, les océans se sont progressivement acidifiés depuis la révolution industrielle. Partout les récifs coralliens blanchissent, ce qui a un impact direct sur la survie des crustacés, qui agissent pourtant comme des filtres qui absorbent le dioxyde de carbone en excès et nettoient les océans de leurs polluants. A mesure qu’il stocke des quantités croissantes de chaleur et de CO2, l’océan se réchauffe et affecte à son tour le climat. Ce réchauffement entraîne des répercussions concrètes telles que la fonte des calottes polaires et l’augmentation du niveau de la mer. Comme l’explique la glaciologue Heïdi Sevestre, « nos deux grandes calottes polaires contiennent suffisamment de glace pour augmenter le niveau des océans jusqu’à 65 mètres. On sait qu’une élévation d’un mètre est inévitable. Cela peut arriver d’ici les années 2070 dans le pire des cas. On pourrait même atteindre les trois mètres d’élévation du niveau d’ici le début des années 2100, c’est vraiment cataclysmique car un milliard de personnes habitent entre zéro et dix mètres d’altitude ». Pour inverser la tendance, nous devons donc impérativement réduire nos émissions de dioxyde de carbone et abaisser la concentration de CO2 dans l’atmosphère. Dans son dernier rapport, le GIEC a présenté un ensemble de solutions appelées « développement climatique résilient », afin de protéger et restaurer les écosystèmes, dont les océans. Il en va de la survie de ces derniers… et de la nôtre. Un garde-manger menacé Il y a plus de 3,85 milliards d’années, c’est dans l’océan qu’est apparue la toute première cellule vivante et que la biodiversité a vu le jour et s’est épanouie. L’océan abriterait aujourd’hui plus de 10 millions d’espèces pour la plupart encore inconnues, soit plus de 90 % des espèces vivantes. Beaucoup d’entre elles sont comestibles, ce qui fait de l’océan un garde-manger pour la planète. Les produits de la pêche représentent environ 25 % de la consommation mondiale de protéines animales. Un pourcentage qui monte à 55 % en Asie. Cette importance vitale du poisson est d’autant plus grande qu’une multiplication par deux de la demande est prévue d’ici la fin du siècle. La plupart des espèces de poissons traditionnellement destinées à la consommation sont pourtant d’ores et déjà actuellement exploitées au maximum, quand elles ne sont pas surexploitées, et les stocks mondiaux déclinent. De plus, 20 % des captures mondiales proviennent de la pêche illégale, non déclarée ou non réglementée. La surpêche menace également les grands cétacés de plus en plus nombreux à se prendre dans les filets. Pourtant, selon les spécialistes, la surpêche pourrait bien être le problème de l’océan le plus simple à résoudre et de nombreuses populations de poissons pourraient être restaurées grâce à une application plus stricte des lois régissant les captures et un recours accru à l’aquaculture ou à l’ensemencement océanique. Bien protégé et géré, l’océan pourrait alors assurer en 2050 deux tiers des besoins alimentaires mondiaux de protéines estimés à 500 millions de tonnes. Encore faut-il que l’océan reste un milieu sain, or de très nombreuses espèces marines sont aujourd’hui victimes de la pollution des eaux. Un océan de déchets Environ 13 millions de tonnes de plastique sont déversées chaque année dans les océans et sont à l’origine de 80 % des débris flottant en surface ou enfouis en profondeur. Cette pollution est l’un des problèmes majeurs affectant l’environnement marin. Elle accélère directement le changement climatique et menace environ 4000 espèces. Plus de 90 % des oiseaux de mer auraient ainsi des morceaux de plastique dans l’estomac. Les océans contiennent également de gigantesques « continents » de déchets. On estime que le plus grand d’entre eux, baptisé « vortex de déchets du Pacifique nord », s’étend sur une superficie équivalente à trois fois celle de la France. Ces polluants sont ingérés par les poissons, poissons que les humains consomment ensuite, avec, à la clé, de nombreux problèmes sanitaires. Si rien n’est fait, le pire est à craindre, car on estime que la production devrait tripler d’ici 2060. Or, 81 % du plastique produit chaque année devient un déchet qui finit son voyage dans l’océan. A ce rythme, « d’ici 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans l’océan » s’alarment les scientifiques. Heureusement, une prise de conscience s’est amorcée et de nombreuses initiatives ont été prises pour limiter cette pollution. Espérons qu’elles portent rapidement leurs fruits. Une incroyable réserve d’énergie De nombreux projets sont en cours pour évaluer les potentialités énergétiques de l’océan. Aujourd’hui, les énergies marines ne représentent que 0.2 % de l’énergie mondiale. Mais si l’on en croit les estimations de la Commission européenne, en utilisant le mouvement de seulement 0.1 % des vagues dans le monde, on pourrait subvenir aux besoins énergétiques de toute la planète. Les énergies que pourraient fournir l’océan sont toutes des énergies propres. Marées, vagues, courants et même algues. L’océan qui soigne L’utilisation des ressources marines pour se soigner remonte à la plus haute antiquité. Egyptiens et Mésopotamiens se servaient déjà d’extraits d’algues et de mollusques pour leurs vertus. Aujourd’hui, les recherches sur les propriétés médicinales de certains organismes marins se poursuivent dans le monde entier. Les particularités de ces organismes en font une réserve inestimable de voies thérapeutiques : agents anticancéreux, antimicrobiens, antiviraux, anti-inflammatoires, antidiabétiques, antihypertenseurs, anticoagulants, antioxydants…. On estime à quelque 25 000 le nombre de produits d’intérêt pharmacologique ou cosmétique déjà obtenus et ce n’est qu’un début. Les premiers travaux significatifs en chimie des substances naturelles marines sont ceux du professeur Werner Bergmann, en 1951, aujourd’hui, la plupart des molécules d’origine marine en développement clinique sont destinées au traitement des cancers ou à la lutte contre les virus. Le futur de notre santé dépend donc directement de celle de l’océan. La septième nation mondiale Le poids de l’économie bleue, c’est-à-dire les activités économiques qui dépendent de l’utilisation des ressources côtières et marines, a été évaluée à 1.500 milliards de dollars de valeur ajoutée par l’OCDE, soit 2,5 % de la valeur ajoutée brute mondiale. Si l’océan était un pays, il se situerait au 7ème rang mondial devant des pays comme le Brésil ou la Russie. Les océans, c’est 15 % de l’apport calorique mondial. 3.5 milliards de personnes en dépendent pour leur source primaire d’alimentation. 80 % des marchandises vendues dans le monde ont traversé les océans et près de 60 millions de personnes ont un emploi directement lié à l’océan sans compter tous ceux qui en dépendent économiquement. La santé des océans est donc primordiale pour la croissance, or, aujourd’hui, nous l’avons vu, de nombreuses menaces la mettent en péril. La France qui possède le deuxième domaine maritime du monde a incontestablement un rôle majeur à jouer dans les discussions internationales au sujet de la protection des océans. La troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan se tiendra d’ailleurs à Nice en juin prochain. Il va, bien sûr, falloir des financements importants pour développer une économie bleue durable, mais les enjeux sous-jacents sont forts, car l’économie bleue permet tout à la fois de stimuler l’innovation, de créer des emplois et de lutter contre le changement climatique. Pendant des siècles, l’humanité a agi comme si mers et océans étaient des ressources inépuisables, capables de nous nourrir et d’absorber tous nos déchets. Il n’en est rien. Comme l’explique Isabelle Autissier, présidente d’honneur du WWF France, « aujourd’hui, nos océans sont à bout de souffle et nous sommes tous concernés. Il est encore temps d’agir pour limiter les pressions pesant sur les océans et inverser la tendance : des solutions existent et nous pouvons ensemble les mettre en œuvre ! ». Lesquelles et comment ? Réponse le mardi 27 août lors du débat « Que faire de la puissance des mers ?... Toutes les infos sur la soirée de La REF23 août 2024#LaREF24Toutes les infos sur la soirée de La REF Cette année, nous vous proposons de partager un grand apéro des régions, lundi 26 août à partir de 18h30, sur la pelouse. Dès 19 heures 45, place au grand dîner champêtre.A partir de 21 heures 30, lancement de l’after avec DJ Julia, suivi d’un set de Cut Killer.... Signez et rejoignez le Manifeste de l’engagement23 août 2024#LaREF24Signez et rejoignez le Manifeste de l’engagement Venez assister mardi 27 août, à partir de 17 H15, à la plénière de clôture de #LaREF24, en présence des 50 premiers signataires du Manifeste de l’engagement, avec de nombreuses personnalités de premier plan : L’entreprise, les femmes et les hommes qui s’y engagent, sont des acteurs majeurs de la réussite de la France. Leur engagement, partout dans les territoires, est la clef pour répondre aux grandes transitions – économique, technologique, sociale et environnementale – qui traversent notre pays. Le haut niveau de confiance que les Français placent dans l’entreprise, la bonne image qu’ils ont d’elle tout comme les attentes croissantes à son égard nous obligent à agir avec détermination. Conscients de ces responsabilités et déterminés à jouer notre rôle, nous, signataires du présent manifeste, nous nous engageons à plus encore : Agir pour l’intégration par l’emploi du plus grand nombre en recrutant des personnes qui en sont éloignées et en nous mobilisant pour coconstruire des parcours d’inclusion ; Préparer dès aujourd’hui les générations futures aux défis sociaux, digitaux, écologiques et du marché du travail en les accompagnant dans leur orientation, en luttant contre le décrochage scolaire, en faisant découvrir à toutes et tous les métiers et en soutenant l’apprentissage, les lycées professionnels et l’entrepreneuriat ; Construire les échanges intergénérationnels, dynamiser l’ascenseur social pour les salariés et l’acquisition de compétences tout au long de la vie afin de contribuer aux transitions à venir ; Participer à lever activement les déterminismes sociaux, les plafonds de verre qui paralysent l’initiative individuelle et ainsi redonner sens à l’indispensable et salutaire égalité des chances ; Promouvoir sans relâche la mixité et faire reculer les inégalités femmes/hommes et toutes les discriminations qui subsistent dans notre société ; Amplifier et valoriser les investissements dans l’innovation bas carbone pour construire l’agenda des solutions nécessaires aux transitions à venir et ainsi conjuguer transition écologique, acceptabilité sociale et impérative compétitivité ; Accélérer la mise en œuvre des transitions énergétiques et environnementales, planifier les réductions d’émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs de l’économie et renforcer la préservation de la biodiversité ; Nous engager nous-mêmes et faciliter l’engagement citoyen des salariés de nos entreprises ; mobiliser des ressources au service des écosystèmes associatifs locaux. Face à l’ensemble de ces défis, nous avons chacun un rôle à jouer pour le bien commun et nous voulons être à la hauteur de cette responsabilité. Les coopérations entre les différentes parties-prenantes – entreprises, associations, acteurs de l’économie sociale et solidaire, partenaires sociaux, pouvoirs publics – sont indispensables pour construire une prospérité partagée. Il est impératif d’amplifier cette dynamique en collaboration avec la puissance publique pour en maximiser les impacts et le déploiement. Pour réussir ensemble à construire une société apaisée, unie, confiante en l’avenir, prête à relever tous les défis, nous, dirigeants engagés, entreprises, MEDEF – dans chaque territoire comme au niveau national – fédérations professionnelles, comptons sur vous. Nous croyons au pouvoir de l’engagement et en la capacité des entreprises à générer une croissance responsable bénéfique à toutes et tous. Alors, dirigeantes et dirigeants d’entreprises de toutes tailles, partout dans les territoires, vous qui avez déjà l’engagement chevillé au corps, rejoignez-nous !Rejoignez-nous et ensemble engageons-nous pour une société plus inclusive, plus juste, respectueuse de notre planète. Ensemble, engageons-nous pour un avenir où chacun a sa place. Ensemble, engageons-nous ! Vous pouvez signer et rejoindre ce manifeste, Le pouvoir de l’engagement, en nous écrivant à l’adresse suivante : manifestedelengagement@medef.fr... CMA CGM, engagé pour faire de la France une pionnière de l’IA22 août 2024#LaREF24CMA CGM, engagé pour faire de la France une pionnière de l’IA Comme de nombreuses entreprises confrontées à une révolution digitale et technologique et à un tournant dans notre société, l’intelligence artificielle intéresse depuis longtemps le Groupe CMA CGM. Il ne suffit plus d’observer ce mouvement : il est essentiel d’en devenir acteur et d’anticiper les évolutions à venir. Plutôt que de laisser les fantasmes dominer le débat, il est essentiel de combiner la puissance de l’intelligence humaine avec celle des machines. L’intelligence artificielle, si elle est bien utilisée, représente une opportunité stratégique pour la France. Il s’agit d’en faire un atout pour l’économie, l’industrie, la santé, le travail, la cybersécurité… et la souveraineté du pays, en nous permettant de nous hisser parmi les leaders mondiaux de l’IA. Le pays regorge d’inventivité, les grandes écoles et établissements d’enseignement supérieur forment des experts de renommée mondiale en mathématiques, en informatique et en ingénierie. Les fondements de l’IA ont été en grande partie développés par des scientifiques français que le monde entier envie. Il est impératif de retenir les talents en France, pour que la recherche française en IA puisse atteindre ses ambitions et diffuser ses applications à grande échelle, dans un esprit de partage des connaissances qui rappelle celui des Lumières. C’est cet esprit qui anime Kyutai, le laboratoire de recherche en IA que le Groupe CMA CGM a co-fondé en novembre dernier avec Iliad et The Eric & Wendy Schmidt Fund for Strategic Innovation. Kyutai est indépendant, à but non lucratif, et installé à Paris. Il est dirigé par une équipe scientifique française de premier plan et bénéficie de la plus grande puissance de calcul européenne. Son engagement envers la recherche ouverte, l’open science, garantit que tous ses travaux seront accessibles librement, pour le bénéfice de la communauté scientifique, des industriels, des développeurs, des citoyens, et des générations futures. Kyutai reflète ce que l’IA doit être : un outil ancré dans le monde d’aujourd’hui pour permettre de progresser demain dans une logique d’innovation éthique. En finançant Kyutai, le Groupe CMA CGM a choisi de faire de son premier investissement majeur dans cette technologie un soutien au développement de l’IA en France. Le Groupe CMA CGM a également créé une division dédiée à l’IA pour ses navires, comptant une cinquantaine de collaborateurs, et a ouvert, en mai 2024, Tangram, un centre de formation et d’innovation à Marseille qui forme plusieurs milliers de collaborateurs par an à cette thématique, afin de soutenir la performance des équipes à travers le monde. Un monde avec plus d’IA permettra de transformer les secteurs, les entreprises et les métiers. Dans le transport et la logistique, avec 620 navires desservant 420 ports et transportant plus de 20 millions de conteneurs par an et 10 millions de m² d’entrepôt, l’IA et l’analyse prédictive aideront à traiter les millions de données générées pour améliorer l’expérience client et proposer des solutions optimisées et une qualité de service accrue pour des chaines logistiques plus fluides. C’est le sens du partenariat stratégique formé entre CMA CGM et Google pour mettre l’IA au cœur de toutes les activités du Groupe. L’IA sera aussi un levier majeur pour renforcer les performances environnementales de CMA CGM. Elle permettra d’accélérer la décarbonation de l’industrie. En 2023, l’utilisation de l’IA pour optimiser le routage de 80 navires de CMA CGM a permis de réduire leur empreinte carbone d’environ 130 000 tonnes d’émissions CO2e, et leur consommation de carburant de 40 000 tonnes équivalent fioul. L’IA offrira, enfin, des leviers d’opportunité considérables pour les médias du Groupe, en transformant radicalement la manière dont l’information est produite, diffusée et consommée, du point de vue du journaliste comme de celui du lecteur. L’IA au service des médias pourrait non seulement enrichir le paysage médiatique, mais aussi renforcer la qualité et l’accessibilité de l’information pour le grand public. Chez CMA Media, l’intégration de l’intelligence artificielle au service des journalistes est au cœur de la stratégie. Cela permettra à nos rédactions de gagner en efficacité sur des missions à forte valeur ajoutée comme l’enquête et l’investigation. Des sessions de formation ont été organisées pour toutes les rédactions afin qu’elles puissent exploiter pleinement les capacités de l’IA, plutôt que d’en être contraintes. Le Groupe CMA CGM croit profondément en l’intelligence artificielle. Elle occupera une place croissante dans les vies de chacun. À nous d’écrire la suite de cette aventure à la française pour qu’elle profite aux générations futures. Le Groupe CMA CGM... BFM BUSINESS, leader de l’info économique et financière à nouveau partenaire de la Ref 2024 !22 août 2024#LaREF24BFM BUSINESS, leader de l’info économique et financière à nouveau partenaire de la Ref 2024 ! Retrouvez pour l’occasion des émissions délocalisées depuis l’hippodrome de Longchamp à suivre en TV, radio et digital.Et tout au long de l’événement : sujets, séquences et invités qui exposeront les défis auxquels les entreprises françaises sont confrontées et les nombreux atouts dont elles disposent pour y répondre. Lundi 26 août : 12h-13h : « Avec Vous » présentée par Sandra Gandoin 13h-15h : Édition spéciale présentée par Sandra Gandoin avec les interventions en direct de : – Patrick Martin, président du MEDEF– Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale– Gérard Larcher, président du Sénat 18h-20h : « GOOD EVENING BUSINESS » présentée par Guillaume Paul et la « Grande Interview » d’Hedwige Chevrillon. Mardi 27 août : 6h-9h : « GOOD MORNING BUSINESS » présentée par Laure Closier avec David Delos et Raphaël Legendre 9h-10h : « LES EXPERTS » présentée par Nicolas Doze 12h-13h30 : « 90 MINUTES BUSINESS » présentée par Sandra Gandoin Samedi 31 août à 6h et à 21h, dimanche 1er septembre à 22h : « LA LIBRAIRIE DE L’ÉCO » présentée par Emmanuel Lechypre Vendredi 31 août à 14h30, samedi 31 août à 12h, dimanche 1er septembre à 15h30 : « LA FRANCE A TOUT POUR RÉUSSIR » présentée par Jérôme Tichit BFM BUSINESS, LA FRANCE A TOUT POUR REUSSIR ! Disponible en radio, TV, digital (application, site, podcasts) et sur RMC BFM Play... Savoir, c’est pouvoir ?19 août 2024#LaREF24Savoir, c’est pouvoir ? « Scientia potentia est », cette affirmation généralement attribuée à Francis Bacon montre que dès le seizième siècle, et sans doute bien avant, on a considéré que « le savoir, c’est le pouvoir ». Dans nos sociétés de la connaissance, le savoir est devenu non seulement un élément de productivité économique, mais aussi un élément de légitimation des décisions politiques. Pour autant, le savoir tel qu’il était transmis auparavant, s’accompagne de plus en plus d’un savoir partagé, transmis via les réseaux sociaux, qui confère à ses promoteurs un nouveau pouvoir. L’expertise est désormais concurrencée, délinéarisée. Est-elle un nouveau contre-pouvoir ? Comment le contrôle et l’accès au savoir façonnent-ils les relations de pouvoir ? Savoir et pouvoir On oppose souvent deux types de savoirs, par rapport au pouvoir qu’ils donnent ou ne donnent pas. D’un côté, il y a le savoir désintéressé, qui ne vise qu’à mieux comprendre le monde qui nous entoure et à parfaire sa culture. Ce savoir « pur », désintéressé, a pour objectif principal de satisfaire notre curiosité intellectuelle. De l’autre côté, il y a les savoir-faire, qui allient la pratique à la théorie et qui confèrent des capacités, donc des pouvoirs, à ceux qui les possèdent. Mais la distinction est-elle aussi simple ? Platon, avec son concept du philosophe-roi, distinguait déjà trois catégories d’individus en fonction de l’élément qui domine en eux, le désir, le courage ou la raison. Pour lui, seule cette dernière, par le savoir et la sagesse qu’elle confère, a la faculté d’exercer le pouvoir et de diriger. On retrouve cette même relation entre savoir et pouvoir chez Auguste Comte, Dumézil ou Bourdieu, qui constatent que « seul le savant est capable d’établir scientifiquement la réalité, sur laquelle il pourra ensuite s’appuyer pour son action politique ». Ce qui conduit à « l’élitisme des intellectuels et à la soumission des masses ». Faut-il pour autant réduire le savoir à un instrument de domination ? De la société industrielle à la société de la connaissance Les formes de savoir que la science et la technologie mettent aujourd’hui à notre disposition accroissent nos possibilités d’action, notamment dans la sphère économique. Le savoir devient la dimension principale du processus de production de biens et de services. Désormais, l’esprit compte davantage que les bras ou les machines, ce qui offrent d’énormes avantages concurrentiels aux sociétés les plus avancées et les mieux éduquées. Le problème est qu’un même savoir n’est pas mis à la disposition de tous, même si les TIC en rendent l’accès plus facile. D’une part, tous les individus n’ont hélas pas les mêmes capacités et facilités pour acquérir et assimiler de nouvelles compétences, d’autre part, comme le redoutait Marshall Macluhan, « ceux qui possèdent le pouvoir optent plus souvent pour la concentration du savoir plutôt que pour sa diffusion ». « Même sous la constitution la plus libre, un peuple ignorant est esclave », écrivait Condorcet. Certes, les choses ont beaucoup évolué et, grâce à l’école et à Internet, les gens sont désormais de plus en plus instruits, mais ce sont toujours les enfants de l’élite sociale qui ont accès aux meilleures écoles et formations, facilitant ainsi leur futur accès au pouvoir. Pour faire bouger les lignes, il est donc urgent de réformer notre système éducatif et de rendre l’éducation plus innovante et plus inclusive. En dépit des discours vantant l’égalité des chances, le modèle de notre École reste fondé sur les trois fondamentaux fétiches que sont « lire, écrire, compter » et sur la compétition entre individus. Beaucoup d’apprentissages essentiels n’ont qu’une place subsidiaire ou sont formellement absents, ainsi tout ce qui est du ressort de la main et du corps reste très fortement infériorisé. Bien sûr, un usage bien compris des TIC, voire de l’intelligence artificielle, pourra aider à réduire ce fossé, mais quand on sait qu’au niveau mondial 244 millions d’enfants âgés de 6 à 18 ans ne sont pas scolarisés, dont 118,5 millions de filles, on voit le chemin qu’il reste à faire. Qui plus est l’école peut-elle aujourd’hui encore se présenter comme le seul « Temple du Savoir » ? Opportunités et dangers des réseaux sociaux En popularisant le concept de société de la connaissance, Peter Drucker a mis en évidence les enjeux majeurs de la transmission des savoirs. Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont devenus un moyen croissant de diffusion des connaissances. Ils offrent la possibilité de toucher des communautés très larges. L’usage des réseaux sociaux pour se former et s’informer est en croissance continue en France. Devenus un véritable phénomène de société, les réseaux sociaux ne sont pas dénués d’avantages : ils participent à la démocratisation de l’éducation ; Ils permettent de garder un œil ouvert sur la situation mondiale ; ils entraînent une prise de conscience collective face aux abus du pouvoir et peuvent de ce fait constituer un puissant contre-pouvoir. Mais ils sont hélas aussi vecteurs de fausses informations, de contre-vérités et de théories du complot qui remettent en cause les savoirs fondamentaux et peuvent représenter des menaces pour nos démocraties et des incitations à la violence. On a vu par exemple le rôle des réseaux dans l’assaut du Capitole après l’élection de Joe Biden. Ces dangers conduisent certains observateurs à voir dans les réseaux une arme de destruction massive. « L’Internet représente une menace pour ceux qui savent et qui décident. Parce qu’il donne accès au savoir autrement que par le cursus hiérarchique », affirme Jacques Attali. Or, on sait les difficultés à lutter contre les fake news et la désinformation, d’où la nécessité de repenser l’usage des réseaux et de développer le discernement critique dès l’école. L’intelligence artificielle va-t-elle rebattre les cartes ? Le XXIe siècle verra la plus grande révolution technologique que le monde n’ait jamais connue avec l’avènement de l’Intelligence artificielle. Pour Paola Fabiani, présidente de Wisecom, « toutes nos certitudes seront alors battues en brèche. Dans moins de cinq ans, la part du travail humain effectuée par les robots passera de 10 à 25 %. Qu’en sera-t-il en 2050 ? Pour la première fois de notre histoire, le savoir n’est plus le pouvoir ». Pour elle, face à ces bouleversements, « une seule planche de salut : le talent ». En plus de diffuser les savoirs, il appartiendra donc à l’école de tout mettre en œuvre pour permettre à tous les talents de s’exprimer et de s’épanouir. Alors, quelles sont aujourd’hui les relations entre savoir et pouvoir ? Le savoir est-il toujours une composante importante du pouvoir et le restera-t-il ? Réponse le 27 août prochain lors du débat « Savoir, c’est pouvoir ? ».... Du côté de chez Tschann19 août 2024#LaREF24Du côté de chez Tschann Comme tous les ans, plus d’une vingtaine d’écrivains, d’essayistes et de personnalités intervenants à la REF viendront dédicacer leurs ouvrages au sein de la librairie éphémère, imaginée par l’équipe de Tschann.Installée au cœur du village, la librairie de la REF propose aussi les nouveautés de la rentrée littéraire et une sélection des meilleurs titres en économie, sciences humaines, histoire, art, poésie, jeunesse, etc. LUNDI APRES-MIDI 15h30 – Laureen Kouassi-OlsonIconic Africa (29 sept 2023) 16h00 – Jean-Luc Alexandre, PDG NaareaLe nucléaire nouvelle génération – L’énergie qui réconcilie croissance et environnement, 2024 – Editions Hermann 16h00 – Julien Boutiron, avocatLe droit du travail pour les nuls 16h30 – Maximilien RouerLa France Bleu Blanc Vert, publié chez L’ADN 16h30 – Général Dominique TrinquandCe qui nous attend – éditions robert Laffont MARDI MATIN 10h00 – Bertrand Badré et Fabienne Alamelou MichailleCo-auteur du « Pouvoir en partage », fondateur de Blue like an Orange Sustainable Capital, et ancien directeur général financier de la Banque Mondiale 10h00 – Julien Boutiron, avocatLe droit du travail pour les nuls 10h00 – Anthony Benhamou, économisteOn parie que vous allez aimer l’économie ! éditions EllipsesOuvrage co-signé avec Marc-Olivier Strauss-Kahn et préface rédigée par Christine Lagarde 11h00 – Maximilien Rouer, Mazars dédicacesLa France Bleu Blanc Vert, publié chez L’ADN 11h00 – Martial You, éditorialiste Économie RTL/M6Les Années 70 sont de retour – Fayard 11h30 – Général Dominique TrinquandCe qui nous attend – éditions robert Laffont 13h00 – Asma Mhalla, chercheuse au Laboratoire d’Anthropologie Politique de l’EHESS/CNRS, enseignante à Columbia, spécialiste des enjeux politiques et géopolitiques de la TechTechnopolitique – éditions du Seuil MARDI APRES-MIDI Anne LauvergeonLa promesse – Grasset – 13h30 – Florence Coste, professeur d’études américaines à l’Université Toulouse-Jean JaurèsReagan (Editions Perrin, 2015) 14h00 – David Colon, enseignant et chercheur en histoire à Sciences PoLa Guerre de l’information (Tallandier, Essais, 2023)Les maîtres de la manipulation (Tallandier, Texto, 2023)Propagande (Flammarion, « Champs », 2021) 14h00 – Pascal LorotLe choc des souverainetés 14H30 – Olivier Babeau« La tyrannie du divertissement » Éditeur : BUCHET CHASTEL 14h30 – Emmanuel Kessler, président LCP AN « Bergson, le penseur de l’imprévisible », en poche (Collection Alpha – Editions de l’Observatoire) 15h00 – Michel de RosenFraternité ! paru en novembre 2023, chez Odile Jacob. 15h30 – Frédéric MessianMetamarque 15h45 – Virginie Tournay, directeur de recherche CNRSLe vivant est-il gouvernable ? publié en 2024, 16h30 – Anthony Benhamou, économisteOn parie que vous allez aimer l’économie ! éditions EllipsesOuvrage co-signé avec Marc-Olivier Strauss-Kahn et préface rédigée par Christine Lagarde... Smartphones, écrans… Regarde-moi dans les yeux !19 août 2024#LaREF24Smartphones, écrans… Regarde-moi dans les yeux ! Tout le monde est penché sur son smartphone dans les transports en commun, dans le train, tout le monde regarde les concerts à travers son téléphone, est-ce bien normal ? De plus en plus d’adolescents, de jeunes adultes et d’adultes sont comme rivés à leur téléphone, se peut-il que cela n’ait pas de conséquence sur leur santé mentale, sur leur vie sociale ? Comment cela pourrait ne pas avoir de conséquences sur la vie en entreprise, la sécurité, la santé des salariés et le management ? C’est sur toutes ces questions que PRO BTP et son Observatoire santé vous proposent d’échanger des réflexions sur le fondement d’une grande étude scientifique que le groupe de protection sociale a réalisée avec le Centre de Recherche de l’Institut Rafaël. Comment mesurer sa dépendance au smartphone et à ses contenus, son degré de sévérité ? Quels dangers pour soi et pour autrui ? Alors que l’attention des media et des pouvoirs publics se focalise essentiellement sur les risques spécifiques pour les enfants et les adolescents, cette étude présente les seuls résultats disponibles auprès des adultes à partir des 21000 réponses de salariés qu’elle a collectées et analysées. Le constat qui en résulte est sans ambiguïté. Une très large proportion des répondants présente des usages problématiques du smartphone et des contenus auxquels il donne accès et une part importante d’entre eux sont dans une relation qui s’apparente à une addiction : réactions immédiates et irrépressibles aux notifications, sentiment de manque en l’absence du smartphone, primauté des pseudo-échanges sur les conversations réelles, etc. Et les premières recherches avancées aux Etats-Unis font craindre pour la santé mentale des adolescents qui ont été et sont encore confrontés aux smartphones et à leurs contenus sans régulation adaptée. Sans nier tous les avantages que procurent le smartphone et les contenus numériques, il n’est plus possible de faire l’économie d’un débat de société sur la bonne régulation de leur usage, non seulement pour les enfants et les adolescents, mais aussi pour l’ensemble de la population. Au-delà des questions sanitaires individuelles dont l’impact financier ne doit pas être ignoré, perce ici une dimension proprement collective qui affecte le fonctionnement de toutes les communautés : les entreprises aussi bien que les communautés politiques dont la cohésion est fragilisée. PRO BTP est le 1er groupe professionnel de protection sociale au service des entreprises, salariés, artisans, apprentis et retraités du BTP et de la Construction. Il couvre près de 3 millions de personnes. L’Observatoire santé PRO BTP est un fonds de dotation dédié à l’amélioration de la santé des français et du système soin ainsi qu’au renforcement de la prévention.... Les contre-pouvoirs ont-ils encore du pouvoir ?12 août 2024#LaREF24Les contre-pouvoirs ont-ils encore du pouvoir ? Fragilisés dans une société de plus en plus fragmentée, les contre-pouvoirs sont à la peine dans la plupart des sociétés libérales. Est-ce le signe d’un affaiblissement de la démocratie ? Pourtant, les corps intermédiaires sont aux fondements de nos démocraties modernes. Peuvent-ils encore aujourd’hui jouer leur rôle de contre-poids ? « Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir », disait Montesquieu dans L’Esprit des lois. Face à une autorité établie, les contre-pouvoirs sont en effet des contre-feux essentiels dans nos démocraties, car ils permettent de réguler l’activité politique et économique en comblant un vide entre l’Etat et les citoyens, afin que ces derniers ne se retrouvent pas systématiquement dans « la situation du pot de terre contre le pot de fer ». Mais aujourd’hui, les corps intermédiaires institués (partis, syndicats, ONG…), tout comme les contre-pouvoirs de la société civile (associations, mouvements de protestation, lanceurs d’alerte…) sont de plus en plus contestés et apparaissent souvent comme de simples empêcheurs de tourner en rond. Comment leur redonner la vigueur nécessaire au bon fonctionnement démocratique de nos sociétés ? La responsabilité de l’Etat « Notre démocratie a besoin de contre-pouvoirs sinon elle se meurt », affirme avec raison Agnès Verdier Molinier. « Corps intermédiaires et contre-pouvoirs ne peuvent être présentés comme une accumulation d’empêchements au bon fonctionnement démocratique, ils ont toujours été et sont les fondements des démocraties modernes. Il ne faut pas rêver de démocratie sans contre-pouvoirs ou d’unité nationale sans débat ni opposition ». Pourtant, en France les corps intermédiaires sont en perte de vitesse. L’Etat est-il responsable de cet état de fait ? Il est clair que la force de l’exécutif et de l’administration centrale laisse peu de place à l’équilibre des pouvoirs et cela n’a fait qu’empirer depuis les crises successives qu’a dernièrement traversées notre pays. Menaces terroristes, crise sanitaire ont conduit l’Etat à déclarer l’état d’urgence et à prendre des mesures drastiques unilatérales, qui sont venues rompre l’équilibre des pouvoirs. Cela s’est d’ailleurs traduit par une grave crise institutionnelle et par une désaffection des urnes… jusqu’aux dernières législatives, qui permettront peut-être de rebattre les cartes en mettant un terme à la verticalité du pouvoir central. Faiblesse des corps intermédiaires traditionnels « Pour éviter les abus de pouvoir qui sont inhérents à l’exercice même du pouvoir, pour éviter toutes les formes de tyrannie dans la vie sociale, il est indispensable qu’il existe des contre-pouvoirs », rappelle Céline Spector, professeur de philosophie à la Sorbonne. Mais comment leur faire toute la place qu’ils méritent et de quoi dépendent leur vitalité et leur efficacité, quand tous les régulateurs institutionnels : Conseil constitutionnel, Conseil d’État, Cour des Comptes, préfets… soit sont aux ordres, soit n’ont quasiment plus aucun pouvoir pour garantir notre liberté ? Certes, les citoyens se plaignent, protestent, manifestent… mais ils n’agissent vraiment que rarement, espérant toujours que d’autres vont enfin monter au front. Les corps intermédiaires traditionnels semblent pourtant aujourd’hui sclérosés. C’est par exemple le cas des syndicats en France, où seuls 11 % des salariés sont syndiqués, contre 70 % dans les pays nordiques. Le syndicalisme français souffre de sa représentativité relative. Il est en effet difficile de demander à un salarié de se syndiquer, alors qu’il ne trouve aucun lien idéologique avec le syndicat en question. Selon un rapport du Défenseur des droits de 2019, les freins à l’engagement syndical ». Atteints par une crise de légitimité dans des proportions proches de certaines institutions, les corps intermédiaires traditionnels sont aujourd’hui affaiblis dans leur autorité et leur efficacité. Alors, la société civile peut-elle prendre le relais et s’organiser en contre-pouvoirs plus efficaces ? La place de la société civile Plus qu’à la quantité de ses adhérents, l’efficacité d’un contre-pouvoir se mesure avant tout à l’intensité de leurs engagements, à leur capacité à révéler le réel, à saisir les médias, à créer des coalitions internationales. On le voit par exemple avec la force d’un mouvement comme #MeToo, qui au fil des années a eu un impact significatif contre la violence faite aux femmes dans des domaines comme le cinéma, l’arène politique, les médias… Autre exemple de contre-pouvoir civil efficace dans le domaine économique cette fois, l’Union fédérale des consommateurs (UFC), forte de plusieurs milliers de militants, qui est sur tous les fronts et qui est parvenue à faire sanctionner bien des dérives. Autres exemples encore de contre-pouvoirs qui fonctionnent, les AAI (autorités administratives indépendantes), comme l’AMF ou l’Arcom, qui ont été créées par la loi et qui sont aujourd’hui près d’une quarantaine en France, présentes dans tous les domaines. Les AAI ont toutes le même mode de fonctionnement. Elles sont constituées en équipes légères avec des professionnels pointus, venus parfois du secteur qu’ils contrôlent, et elles savent très bien médiatiser leurs actions. Car rien ne sert de contrer, si ce n’est pas pour obtenir d’effet mesurable et visible ! Pour Pierre Rosanvallon, les contre-pouvoirs de la société civile se rangent en trois catégories : « la surveillance, l’empêchement (le blocage des décisions), et le jugement (le recours aux tribunaux). Cette contre-démocratie, explique-t-il, fait système avec les pouvoirs institutionnels. Elle les affaiblit, mais en même temps les préserve : ne prétendant ni les renverser, ni les remplacer, elle leur accorde une reconnaissance implicite ». Du bon usage des contre-pouvoirs La contre-démocratie est une force nécessaire et positive, mais elle présente aussi des dérives : elle ne porte plus de grand projet collectif et se réduit le plus souvent à un instrument au service du consumérisme politique ou des corporatismes. « Les mécontents ont remplacé les rebelles, l’intérêt catégoriel a remplacé l’exigence morale. En même temps, l’action critique des contre-pouvoirs contre les instances représentatives donne prise aux discours populistes ». L’auteur suggère plusieurs pistes pour « repolitiser la démocratie ». Comment faire en sorte que l’intérêt catégoriel ne prenne pas le dessus ? Et comment redonner toute la vigueur qu’ils méritent aux-contre-pouvoirs pour éviter la ruine de la démocratie ? Réponse le 27 août lors du débat « Les contre-pouvoirs ont-ils encore du pouvoir ? ».... Le pouvoir du faux à l’assaut de la démocratie12 août 2024#LaREF24Le pouvoir du faux à l’assaut de la démocratie Nous vivons actuellement un « chaos informationnel » pour reprendre le rapport Bronner sur la désinformation en ligne. Nous faisons face à une avalanche de fausses informations, décuplées par la puissance de l’IA et des réseaux sociaux. Info ou intox, il devient de plus en plus difficile de distinguer le vrai du faux, d’où une défiance croissante vis-à-vis des médias et une augmentation du complotisme. A défaut de freiner la propagation du faux, comment faire triompher la vérité ? Comment se protéger et partant protéger la démocratie ? Les fake news, un nouveau marché de l’information Les fake news n’ont rien de nouveau. Un des plus célèbres exemples reste le canular radiophonique d’Orson Wells diffusé le 30 octobre 1938 et annonçant le débarquement d’une horde d’extraterrestres. Mais les fake news ont pris aujourd’hui une ampleur sans précédent en raison de la place prise par les réseaux sociaux sur le marché de l’information. En 2022, 54 % des personnes interrogées dans le cadre du Digital News du Reuters Institute et de l’université d’Oxford disaient s’inquiéter de leur capacité à distinguer le vrai du faux en ligne. Dans cette « jungle informationnelle », où les informations sont surabondantes et souvent outrancières les utilisateurs ne savent plus à quel saint se vouer. La pandémie de Covid a montré à quel point les fake news pouvaient entraîner des conséquences délétères. Sur les masques, sur les vaccins, les fausses informations ont fait florès, empêchant un dialogue serein entre citoyens et pouvoirs publics et conduisant nombre de nos concitoyens à se mettre en danger. On assiste à un phénomène analogue en matière politique, c’est ainsi que les fausses assertions sur le pseudo trucage des dernières élections américaines a abouti à l’assaut du Capitole. La guerre en Ukraine est un autre terrain de prédilection pour la diffusion de fake news. Les médias et les propagandistes russes ne se privent pas de répandre de fausses informations pour assoir un narratif permettant de justifier l’intervention du Kremlin. Les fake news peuvent être utilisées dans une optique purement mercantile, pour des tentatives de hameçonnage. Mais elles peuvent surtout devenir une arme de la guerre informationnelle et les Russes sont devenus champions en la matière. La désinformation fait désormais partie de tout événement d’envergure… complotistes, fermes de trolls, botnets disposent de moyens colossaux et s’en donnent à cœur joie. Fantastique caisse de résonance, Internet est une aubaine pour tous les manipulateurs d’opinion. La démocratie ébranlée ? Le phénomène des fausses informations constitue également un nouvel indicateur de la crise de confiance politique qui ébranle actuellement les démocraties occidentales. Aujourd’hui, tout le monde peut dire n’importe quoi à n’importe qui via Internet. Chez les individus éduqués et armés les effets des fake news sont faibles, mais la désinformation peut avoir des effets catastrophiques sur les individus plus faibles à l’attention captive. Pour le mathématicien David Chavalarias du CNRS, on peut redouter que nos démocraties « soient à l’avenir balayées par des mouvements populistes, à cause des manipulations d’opinions inhérentes au fonctionnement économique des grandes plateformes numériques ». Il semblerait également, selon des études américaines, que les seniors soient davantage vulnérables aux fake news et comptent parmi leurs plus gros diffuseurs. « Au-delà de 65 ans, les utilisateurs partageraient, en moyenne, jusqu’à sept fois plus de fausses informations que les jeunes de moins de 30 ans ». Or, les seniors constituent aussi un des plus gros bataillons d’électeurs. Les jeunes, eux, même s’ils se sentent mieux armés, sont souvent victimes de leurs plateformes de prédilection Apprendre aux jeunes et aux moins jeunes à aiguiser leur sens critique devient donc une nécessité, d’autant qu’on sait que le pouvoir d’une fake news est dix fois supérieur à celui d’une vraie information. « Alors que les vraies informations sont rarement diffusées à plus de 1000 personnes, certaines fake news touchent jusqu’à 100000 utilisateurs et sont davantage partagées ». Comment lutter ? Contrer efficacement les fake news est désormais un impératif si on veut préserver nos démocraties, mais c’est un travail de longue haleine, qui doit conjuguer des actions de long terme, comme l’éducation aux médias, et des actions à court et moyen termes. Les premiers qui peuvent agir sur le terrain de la désinformation sont les journalistes eux-mêmes, à travers le fact checking, qui consiste à vérifier les faits avant de les relayer. Un grand nombre de rédactions françaises s’est doté de dispositifs de fact checking, à l’instar du Monde avec son outil de vérification de l’information Décodex ou Libération avec CheckNews. Hélas, comme le montre une étude du Cevipof, « les consommateurs de fake news sont devenus très imperméables aux analyses et signalement émanant de fact checkeurs travaillant pour des médias ». Autre problème : la tendance à la persistance des fake news, qui sont sans cesse recyclées Les pouvoirs publics et les géants du web ont aussi un rôle à jouer. Les premiers en légiférant et en s’armant d’outils juridiques, les seconds en mettant en place des process efficaces de modération des contenus, afin de réguler davantage les informations qui circulent sur leurs réseaux. Mais on sait que les géants du web sont souvent réticents à filtrer et à supprimer des contenus, car cela s’apparente à de la censure. Pour rétablir la confiance des citoyens, il est surtout primordial de généraliser l’éducation aux médias et aux réseaux sociaux chez les jeunes en milieu scolaire et chez les moins jeunes. Gagner le combat contre la désinformation ne sera pas facile et prendra du temps. Les désinformateurs de tout bord disposent de ressources colossales pour noyer les démocraties sous les fake news, des ressources encore intensifiées par le développement de l’intelligence artificielle. Il devrait toutefois être possible de rééquilibrer les forces à condition d’y consacrer les moyens nécessaires. L’IA outil privilégié de désinformation L’intelligence artificielle générative, qui est en train de révolutionner nos usages du numérique, devient également l’outil privilégié de la désinformation en ligne via l’hypertrucage (deepfake) et la production automatique de texte. Dès 2019, les dirigeants d’OpenAI en étaient déjà conscients et mettaient en garde contre le risque que des acteurs mal intentionnés se servent de chatbots pour diffuser des fake news à large échelle. En plus de produire des articles de désinformation à partir de quelques mots, les algorithmes peuvent désormais modifier les visages et les voix captés sur vidéo. C’est ainsi que l’on peut trouver sur le Net des vidéos montrant Barack Obama insultant son prédécesseur, Trump annonçant la fin du sida ou le pape se promenant en doudoune Balenciaga. Avec l’IA, on peut reproduire la voix et le visage de n’importe quelle personnalité publique et monter des canulars en faisant propager de fausses informations par ces personnalités. Ce phénomène est devenu un réel problème d’autant que les outils d’intelligence artificielle sont très faciles et très rapides à utiliser, alors que les outils de détection de documents générés par l’IA sont encore très imparfaits. Si la désinformation existait avant l’IA, cette dernière a ajouté de la complexité, qui peut encore accroître la perte de confiance en nos institutions. N’oublions pas que la propagation et la consommation de fausses informations sont favorisée par les « fractures de la société », mises en lumière par Jérôme Fourquet. « Dans ces contextes, les individus peuvent être plus enclins à croire et à propager des théories du complot, des rumeurs et des fausses informations qui correspondent à leurs préjugés, à leurs craintes ou à leurs frustrations ». Comment protéger la liberté d’opinion et d’information, tout en luttant contre la propagation de fake news, qui peuvent nuire au fonctionnement démocratique ? Comment encourager l’esprit critique ? Réponse le 27 août, lors du débat » Le pouvoir du faux à l’assaut de la démocratie ».... 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