Les incontournables et les impératifs de la gouvernance

Dans les années 70, Milton Friedman affirmait que « la seule responsabilité de l’entreprise est d’accroître ses profits » et la gouvernance des entreprises était calquée sur cet impératif. Aujourd’hui, sous l’effet conjugué des défis climatiques, sanitaires, sociaux, sociétaux et environnementaux, que reste-t-il de cette assertion et comment la gouvernance des entreprises est-elle impactée ?

La crise sanitaire et les changements qu’elle a provoqués dans le monde du travail, avec notamment le développement du télétravail, a par exemple profondément fait évoluer la gouvernance des entreprises et ses impératifs. Un « nouveau pragmatisme » s’impose désormais, afin de préserver la motivation de toutes les ressources contributives de l’entreprise. Un véritable pacte de confiance est nécessaire, à la fois avec les salariés et avec les clients. La pandémie a par ailleurs mis en lumière l’extrême dépendance de beaucoup d’entreprises vis-à-vis de leurs fournisseurs internationaux. D’où la nécessité souvent de repenser les politiques d’achats pour améliorer sa résilience.

Autre impératif incontournable : la croissance durable. L’adoption par les Nations unies en 2015 de 17 objectifs de développement durable avec un appel à tous les acteurs à contribuer au triple objectif de lutte contre la pauvreté, de protection de l’environnement et de progrès pour tous, encourage la contribution des entreprises au « bien commun ». La RSE doit donc trouver toute sa place pour mieux fédérer les équipes et assurer une bonne image de l’entreprise.

Enfin, les nouveaux usages du numérique, voire de l’intelligence artificielle, imposent à toutes les entreprises de parfaire leur transformation digitale et de faire évoluer leur organisation en conséquence.

Tous ces nouveaux impératifs doivent aujourd’hui être pris en compte par les managers soucieux de mettre en place une gouvernance performante, tant au niveau politique, qui définit les grandes orientations, qu’aux niveaux stratégique et opérationnel, chargés de les mettre en place. Il s’agit d’aller vers un nouveau modèle d’entreprise, plus inclusif et plus sociétal, avec une meilleure prise en compte de l’intérêt général, un meilleur partage entre les parties prenantes et une priorité donnée au long terme.

Mais comment faire pour répondre au mieux à ces impératifs, surtout dans les TPE-PME ? Comment adapter sa gouvernance aux changements de plus en plus nombreux et rapides, qui affectent notre société et donc nos entreprises ? Comment concilier les exigences d’une réglementation qui ne cesse de se durcir et le besoin de plus de transversalité et d’autonomie des équipes ? Comment nouer des relations constructives avec toutes les parties prenantes ? Ce sont ces questions qu’aborderont le 1er février prochain Patrick Bertrand, COO d’Holnest, Helman Le Pas de Sécheval, secrétaire général de Veolia, Jean-Claude Mailly, ancien secrétaire général de Force ouvrière, et Sophie L’Helias, présidente de LeaderXXchange et vice-présidente “prospective et idées” du Medef.