18H10-19H00 : Emancipation numérique – GAFAM unchained !

Première demi-journée : lundi 29 août

Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft… les GAFAM ont envahi nos vies et sont devenus des incontournables. Pour certains, ce sont mêmes les nouveaux maîtres du monde. Au point que les annonceurs de tous bords investissent toujours plus de temps et d’argent pour capter l’attention de leurs cibles sur ces plateformes… qui sont toutes américaines. Ces start-ups, parfois créées dans un garage, sont devenues en moins de 20 ans les plus grandes capitalisations boursières du monde et leurs fondateurs des icônes.

Pourtant, les GAFAM sont de plus en plus décriés pour leur mainmise tentaculaire sur l’économie mondiale et leur pratique de « corsaire fiscal ». Ils menaceraient même la souveraineté des États.

Comment l’Europe se situe-t-elle face à cela ? Peut-elle encore prétendre se réarmer sur la toile, s’émanciper pour rompre avec la servitude… et le confort, qu’offrent les grandes plateformes d’outre Atlantique ? Est-il encore temps pour nous Européens de faire un pas de côté pour exercer un regard critique sur notre dépendance et explorer les pistes qui pourraient nous permettre d’en sortir ? Cloud, marchés publicitaires, logiciels et surtout contrôle des données, les domaines sont multiples où la prédominance des GAFAM peut en effet poser problème. Les chiffres sont éloquents : 63 % du cloud est concentré dans les mains d’Amazon, Microsoft et Google ; Google et Facebook représentent aujourd’hui les trois quarts du marché français de la publicité en ligne ; Google contrôle également 92 % de la recherche en ligne au niveau européen… et on pourrait multiplier les exemples. La domination des géants du net s’impose dans tous les domaines nous contraignant sans cesse à nous adapter pour suivre leurs évolutions. Pourtant, du scandale Cambridge Analytica, en passant par les multiples condamnations de Google, les GAFAM ont montré qu’en termes d’éthique, ils laissaient souvent à désirer.

Mais peut-on aujourd’hui se passer des GAFAM, et quelles solutions alternatives l’Europe peut-elle proposer ? Comment responsabiliser enfin les acteurs du numérique et exiger plus de transparence sur leurs algorithmes ? Qui peut le faire ? Les Etats disposent certes de l’arme de la loi et de la fiscalité pour tenter de reprendre la main… mais force est de constater que cela est loin de porter ses fruits.

Dès 2011, la notion de souveraineté numérique apparaissait en France sous l’impulsion de Pierre Bellanger, pour qui il s’agissait de « la maîtrise de notre présent et de notre destin par l’usage des technologies et des réseaux informatiques ». Depuis, cette notion fleurit dans tous les programmes politiques, mais compte tenu des enjeux, la réflexion doit-elle être menée au niveau national ou au niveau européen ?

Surtout, est-ce un objectif plausible ou une douce utopie ? Comment faire bouger les lignes, face à l’hyperpuissance des acteurs américains et aujourd’hui chinois ?

Comment se doter d’acteurs de rang mondial capables de produire les infrastructures, les services, les interfaces à même de concurrencer efficacement les GAFAM ? Comment faire de l’Europe la terre des talents technologiques de demain ? Et quand bien même l’Europe atteindrait cette souveraineté numérique à laquelle elle aspire, comment pourra-t-elle la protéger alors que les cybermenaces et les cyberattaques sont de plus en plus nombreuses ? Autant de questions qui seront débattues le 29 août lors de la table ronde « Emancipation numérique – GAFAM unchained ! »