9H00-9H45 : Souveraine dette – Peut-on être libre et surendetté ?

Deuxièmee demi-journée : mardi 30 août

La pandémie a eu raison des critères de Maastricht et sous l’effet du « quoi qu’il en coûte », la dette française a atteint des sommets, dépassant allégrement les 100 % du PIB. Ce qui est vrai chez nous est souvent encore pire ailleurs et les dettes souveraines des Etats-Unis et du Japon par exemple sont encore bien plus importantes que la nôtre. En Europe, ce n’est pas mieux, trois pays de l’Union ont une dette publique supérieure à 120 % (la Grèce, l’Italie et le Portugal). Seuls le Luxembourg, l’Estonie et la Bulgarie font partie des bons élèves avec un taux d’endettement inférieur à 30 %. 14 ans après la chute de Lehman Brothers, la crise de la dette souveraine occupe désormais le devant de la scène. Pourtant, la France continue d’emprunter, puisqu’elle prévoit d’émettre quelque 260 milliards d’euros de dettes à moyen et long terme en 2022.

Il faut dire que le niveau particulièrement bas, voire négatif, des taux d’intérêt depuis plusieurs années a pu laisser croire que l’« argent magique » existe et a incité les Etats à continuer de s’endetter sans se priver. La dette publique est un instrument dont tous se servent pour faire face à des dépenses nécessaires en évitant de trop charger les contribuables (du moins dans l’immédiat). En effet, un endettement excessif n’est pas synonyme de surendettement tant que les Etats parviennent à supporter la charge de la dette et à garder ainsi la confiance de leurs créanciers.

Mais quand la charge de la dette devient écrasante, la banqueroute menace et la crise est alors inévitable. Comment faire pour ne pas en arriver là ? Si la dette est bien utile pour irriguer la trésorerie des Etats, elle place également ces derniers en situation de dépendance vis-à-vis de leurs créanciers et peut vite devenir anxiogène. Car un jour ou l’autre, il faudra bien atterrir et payer. A moins que, comme le préconisent certains économistes, la dette finisse par être sanctuarisée et gelée ?

Entre ceux qui prédisent des lendemains qui déchantent si on ne se ressaisit pas vite et ceux qui disent que rembourser ne sert à rien, qui croire ? La nouvelle doxa dépensière n’est pas sans poser problème. L’Histoire montre en effet qu’on doit toujours rembourser ses dettes, faute de quoi c’est la faillite ou la rupture souvent brutale avec ses créanciers… L’exemple de l’emprunt russe est là pour nous le rappeler.

N’oublions pas que la moitié de la dette des pays occidentaux est détenue par des investisseurs étrangers, Chinois en tête, qui n’attendent qu’une chose : la faillite de l’Occident.

Pour garder notre liberté et ne pas mettre en danger nos démocraties, nous devons donc éviter la spirale du surendettement, d’autant que les taux d’intérêt commencent à remonter. Pour cela, il est plus que jamais nécessaire d’avoir une économie saine, donc d’engager des réformes pour réduire les dépenses publiques. Mais comment les faire accepter sans embraser la rue ?

S’endetter un peu est indispensable pour financer les investissements et nourrir la croissance de demain. Mais jusqu’où aller ? Le niveau actuel d’endettement est-il acceptable ? Comment les Etats peuvent-ils surmonter leur surendettement ? Et surtout, qui va payer ? Réponses le 30 août prochain lors du débat « Souveraine dette – Peut-on être libre et surendetté ? »