« Je ne mangerai plus de cerises en hiver » écrivait Alain déjà Juppé en 2009, plaidant contre la consommation de fruits et légumes hors saison, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre résultant de leur importation. Et en effet, une tomate produite hors saison sous serre émet jusqu’à dix fois plus de gaz à effet de serre qu’une tomate produite en saison, ce dont le consommateur n’a hélas pas toujours conscience.

L’émergence de la société de consommation dans les années 60 a révolutionné les techniques de production de masse à bas coûts et le développement de la grande distribution a donné à tous l’accès à de nombreux biens et services. Mais cette consommation de masse a aussi entraîné des effets néfastes pour la santé et l’environnement.

Aujourd’hui les habitudes de consommation évoluent et les consommateurs sont de plus en plus nombreux à vouloir adopter une consommation responsable. Et la crise sanitaire que nous traversons n’a fait qu’accentuer le contexte général d’interrogations sur la durabilité de nos produits et plus particulièrement de nos systèmes alimentaires.

Par obligation parfois, mais souvent par goût, les Français ont ainsi réappris à se tourner vers les productions locales et à redécouvrir les circuits courts et leurs avantages, parmi lesquels moins de transport donc moins d’empreinte carbone, une meilleure traçabilité et des produits plus frais et plus goûteux.

Au-delà de la qualité des produits, les circuits courts favorisent également la résilience des territoires et le développement de l’emploi local. En effet, d’après une étude de la London School of Economics, un achat de 10 euros effectué auprès d’un producteur local permet de redistribuer 25 euros dans l’économie locale, contre seulement 14 euros pour la même somme dépensée dans une grande surface.

En cette période d’urgence climatique, il semble donc urgent de suivre les recommandations du réseau La Ruche qui dit oui : « Stop aux kilomètres dans mon assiette ! »

Pour sensibiliser le public aux bienfaits des circuits courts, l’État s’est d’ores et déjà engagé à ce que la restauration collective offre 50 % de produits locaux et de qualité d’ici 2022. De leur côté, les supermarchés s’y mettent eux-aussi. Chez Carrefour, Lidl, Système U… partout l’accent est mis sur la proximité.

Pourtant, si à en croire les sondages, 8 Français sur 10 pensent que manger local peut réduire l’impact sur l’environnement, ils ne sont pourtant dans les faits que 16 % environ à consommer local. Pour beaucoup cela reste en effet trop compliqué et surtout trop cher. Beaucoup d’efforts restent donc à faire.

Comment aller plus loin et convaincre le plus grand nombre de consommer local ? comment en faciliter l’accès ? Comment aider les producteurs et les structurer pour les adapter à chacun ? Comment renouer un lien de confiance entre producteurs et consommateurs ? Que peuvent faire les pouvoirs publics et les distributeurs ? Autant de questions qui seront en débat lors de cette plénière.

Plénière « Courts circuits ou vive la conso “zéro kilomètre” » – mercredi 26 août de 16h20 à 17h10