L’épidémie de coronavirus est venue rappeler au monde entier que le risque et l’incertitude sont inhérents à la vie et que nous devons tous accepter de vivre avec. Oscar Wilde était sans doute un des seuls à considérer que « c’est l’incertitude qui nous charme et que tout devient merveilleux dans la brume », pour la très grande majorité d’entre nous, surtout en Occident, le risque et l’incertitude sont au contraire générateurs de stress et d’anxiété. Alors comment faire pour les accepter et les intégrer à notre quotidien, et comment éviter de toujours vouloir ériger la précaution au rang de principe au risque de refuser d’aller de l’avant ?

Si au cours de ces dernières décennies, les progrès scientifiques et technologiques ne semblaient que bénéfiques et que la plupart d’entre nous affichaient une confiance absolue en la science considérée comme « le répertoire des vérités absolues », l’épidémie de Covid-19 est venue nous rappeler brutalement que, d’une part, le progrès peut avoir un coût et d’autre part que les scientifiques, comme le souligne très justement Edgar Morin, peuvent se tromper et « défendre des points de vue très différents et parfois contradictoires ».

Ces controverses ont introduit le doute dans les esprits et ont contribué à intensifier le stress : nous ne savons pas si nous allons tomber malades, si nous disposerons d’un traitement efficace, si nous allons perdre notre emploi, ni surtout combien de temps toutes ces incertitudes vont perdurer ? Ce principe est-il universalisable, c’est-à-dire applicable de la même façon aux pays qui n’ont pas atteint notre niveau de développement ?

Dans ce contexte, comment peut-on se concentrer sur les éléments positifs pour continuer d’avancer en gardant à l’esprit, comme le dit encore Edgar Morin, que « vivre, c’est naviguer dans une mer d’incertitudes, à travers des îlots et des archipels de certitudes sur lesquels on se ravitaille… ». Comment éviter de se réfugier dans une application universelle du principe de précaution au risque de tuer l’esprit d’aventure et l’esprit d’entreprise ?

Le premier des défis à relever sera sans doute de s’entendre sur le sens que l’on veut donner à ce « vivre avec le risque ». C’est de tout cela dont vont débattre les intervenants de la plénière du mercredi 26 août « Le siècle des pandémies ».

Comme l’écrivait Bernanos, « l’espérance est un risque à courir ».

Plénière « Le siècle des pandémies ? » – mercredi 26 août de 14h30 à 15h30