Avec la relance par l’investissement, nous pouvons construire l’économie sociale, écologique et souveraine des 50 prochaines années.

En quelques semaines, pour faire face à la pandémie, partout dans le monde, dans tant de domaines, des habitudes ont été changées, des barrières psychologiques, juridiques, pratiques ont été levées. Ce qui n’avait pas été possible depuis plusieurs années l’est parfois devenu en quelques heures. Face à une terrible adversité, le génie humain a trouvé à s’exprimer plus fort et plus vite que jamais. Il nous faut conserver cette même énergie, cette même capacité d’innovation alors que nous devons inventer les réponses à une crise économique tout à fait singulière.
Les premiers réflexes ont été les bons : avec des mesures d’urgence de protection des salaires, de soutien à la trésorerie des entreprises, de suspension des remboursements bancaires, des mensualités et des factures, les gouvernements ont fait une grande part du chemin pour empêcher autant que faire se peut que la pause économique imprime des effets violents et durables sur l’offre et la demande. En tant que fournisseur d’énergie, un facteur de production pour toutes les entreprises, un bien de consommation pour tous les foyers, Engie ne peut prospérer sur une économie affaiblie. Nous avons donc contribué à ce mouvement de soutien et nous l’avons même anticipé et amplifié, en suspendant les factures des entreprises fragilisées, en annulant deux mois de facturation d’électricité des foyers les plus modestes, en mettant en place un dispositif d’accélération du paiement de nos fournisseurs PME.
Après l’urgence économique pour amortir le choc, il convient de penser la relance. En raison de l’affaiblissement de la conjoncture, la demande publique est un soutien indispensable. Les outils sont classiques : soutien aux revenus des ménages, surtout les plus fragilisés, préservation du capital humain des salariés par la formation et le maintien dans l’emploi, investissement public direct pour stimuler l’activité, soutien à l’investissement des entreprises.
Les investissements publics et privés permis par la relance vont créer du capital et structurer durablement notre économie. La question devant nous est donc celle de la structuration de long terme de notre économie et de la valeur que nous voulons créer. Trois enjeux apparaissent clairement : une croissance riche en emplois qualifiés et non délocalisables, une croissance qui développe le secteur du soin, du bien-être et de la santé, une croissance qui décarbone l’économie. En réalité, ce qui unit ces enjeux, c’est de renforcer la résilience de nos sociétés face aux risques économiques, sanitaires et environnementaux.
Chez Engie, nous proposons d’accélérer la rénovation des bâtiments tertiaires et d’habitat en dopant les mécanismes existants de soutien, de rénover et de décarboner les grandes infrastructures publiques hospitalières, universitaires et urbaines, de soutenir la relocalisation de l’industrie en Europe en lui permettant de se verdir, d’accélérer l’atteinte des objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie en matière d’électricité et de gaz renouvelables.
Ces investissements ont un fort potentiel de relance de secteurs touchés comme le BTP, une relance verte car permettant la décarbonation de l’industrie et de l’énergie, une relance souveraine car contribuant à l’innovation, l’emploi et l’industrialisation en Europe, une relance sociale car le logement étudiant ou la construction hospitalière ont de forts effets de confiance et donc de relance pour les populations les plus fragiles.
Face à une crise si grave, il semble soudainement plus facile de distinguer l’essentiel de l’accessoire et d’agir en conséquence plus vite et plus efficacement. En conservant cette lucidité, nous pouvons concevoir une relance utile et qui améliore concrètement la vie de chacun. Certains diront que la crise est une opportunité de nous réinventer, c’est aussi une grande responsabilité.